Sinon, combien de temps vous avez mis pour écrire ça?

Une question qui revient souvent: combien de temps vous avez mis pour écrire ça?

Eh bien ça dépend. Et on ne peut pas vraiment quantifier le temps passé à une histoire. Je sais, ce n’est pas satisfaisant. Je sens bien que la question appelle une réponse précise, genre  » 1 semaine, trois jours et 4 heures, en comptant 10 heures de travail par jour » Oui, mais non.

Et d’abord, qu’est-ce qu’on entend par « écrire ». Ce n’est pas uniquement l’acte de prendre un stylo ou de se mettre au clavier. Combien de temps se passe-t-il entre le moment où j’ai l’étincelle qui dit: « Ah tiens, voilà une idée, je vais écrire un truc là-dessus » ou alors: « je suis émue par ça, j’ai envie d’en parler un jour » et le moment où je m’y mets vraiment.

Entre temps, il y a tout un processus de maturation, un peu comme un fruit qui pousse sur un arbre. Puis le fruit est prêt à tomber, il faut le cueillir d’une manière impérieuse, avant qu’il ne tombe à terre et se flétrisse. Il ya aussi, parfois des recherches, des articles que je recherche, des livres que je lis, des rencontres que je fais, des lieux que je visite, pour mieux m’imprégner de l’ambiance. J’imagine aussi un déroulé, des noeuds dramatiques, des obstacles, des méchants ( c’est mon point faible) pour faire rebondir l’histoire. Ensuite, quand tout ça est fait, eh bien je passe aux choses sérieuses; l’ÉCRITURE proprement dite.

Alors je me mets au clavier et j’écris, souvent d’une traite et cela peut aller assez vite. En fonction de la longueur du texte, entre une et plusieurs semaines. Parfois, juste avant, je raconte à ma fille, ma soeur ou mon mari, mon histoire et on resserre les boulons. Le plus difficile, c’est de trouver l’angle juste, le bon ton qui fait qu’on est « dedans ». Quand le premier jet est écrit, je le relis entièrement, rectifie éventuellement le chapitrage, corrige les dernières erreurs et répétitions que je vois ( on en fait toujours…). ET ensuite direction mes premières lectrices: ma fille et mes soeurs. J’attends leurs retours, leurs premières corrections, puis je retravaille encore le texte pour qu’il soit beau, qu’il corresponde exactement à ce que j’avais en tête. Et je l’envoie.

Je l’envoie à un éditeur ou producteur que je cible, et si c’est une commande cela peut aller très vite. Quelques éditrices avec lesquelles je travaille me répondent du jour au lendemain, et ça c’est COOL. Mais parfois ça peut attendre plusieurs semaines, voire quelques mois, si je ne connais pas l’éditeur, ou le producteur. Et si c’est banco…

Joie indescriptible ! Chaque fois qu’on mit me dit « oui, votre texte me plait, je vais l’éditer, le produire » je me demande « vrai de vrai? ça lui plait? MON texte?  » Et quand j’ai bien compris, je saute au plafond, je sors mon petit chapeau pointu, les sifflets, les confettis et je fais la fête. Dans ma tête. Sauf si je suis toute seule à la maison. Et fin de l’histoire.

Eh bien non ! Ce n’est qu’un début: réécriture, mise en forme, parfois on réécrit des phrases entières, on supprime, on ajoute, en accord avec l’éditeur, le producteur. Un véritable retravail. C’est très motivant, parce qu’on s’approche du véritable but de l’écriture: le texte va bientôt rencontrer ses lecteurs.

Et ensuite: publication, sortie en librairie, sur les ondes, en magazine. Fierté du travail accompli, parfois dédicaces, rencontres… et on passe à la suite: un autre projet, une autre histoire, une autre aventure !

Si vous voulez vous lancer dans cette aventure, je n’aurais que deux petits modestes conseils: suivez votre coeur et travaillez, sans relâche. Travaillez, proposez, ne vous découragez pas. un jour ou l’autre, ça marchera. Et alors: petit chapeau pointu, sifflets et confettis!